Bondoufle, le 29 avril 2011.
Vous le savez, nous n’avons pas choisi la facilité qui consistait à nous opposer de front au projet des « Portes de Bondoufle », parce que nous sommes convaincus que les besoins en logement- dont les logements sociaux- sont grands alors que la pénurie génère une flambée des prix excluant de plus en plus de familles, que les équipements publics sont insuffisants sur la ville, et qu’au contraire un projet bien conçu peut être une opportunité.
Surpris par votre approche du dossier, voyant que vous n’entendiez pas la colère dans notre ville et que vous vous enfermiez dans une gestion technique et administrative du projet, nous avons réclamé l’ouverture d’une véritable concertation qui aille à l’écoute des habitants. Lors du choix de l’AFTRP comme aménageur au Conseil de communauté du 15 décembre dernier, aussi bien Manuel Valls (Président de l’agglomération) que Francis Chouat (1er VP) en ont fait une exigence forte. Vous l’avez acceptée.
Mais quelle déception quand on en voit sa mise en œuvre… N’assisterait-on pas plutôt à une parodie de concertation qui se réduit à comptabiliser les réunions publiques quelles qu’en soient le contenu ou le résultat ? Comment n’entendez-vous pas que nos concitoyens sont excédés de se sentir bernés ? Votre précipitation est incompréhensible, vous continuez comme si de rien n’était. Pourquoi ?
Vous avez, en pleine campagne des cantonales, organisé des ateliers, citoyens d’un côté, élus de l’autre : confort garanti pour les élus… loin du tumulte, loin des critiques aussi, qu’il a fallu que nous vous rappelions puisque personne n’en faisait état ! Mais cette concertation-là est un non-sens ! Il s’agissait de choisir des esquisses architecturales, de donner un avis sur les couleurs ou les matériaux, le tout pour une première tranche sortie d’on ne sait où, alors que la concertation doit porter sur le fond, le contenu du projet, ses ambitions, sa nature. D’autres ateliers sont annoncés, sur les équipements et l’environnement, mais vous démarrez avant ? Comment discuter d’une tranche sans connaître l’économie d’ensemble du projet ? D’ailleurs, le dossier de réalisation n’est pas prêt à être soumis aux élus…
C’est clair, nous, dans Bondoufle Energies Nouvelles, nous voulons UN projet, mais pas CE projet tel que vous le menez, nous voulons un projet répondant aux attentes des bondouflois, un projet partagé et un projet inséré dans la ville. C’est la seule façon de réussir.
Aussi, afin de repartir sur de bonnes bases, nous vous demandons de faire une pause, y compris pour la tranche 1, de prendre le temps nécessaire à une mise à plat des enjeux et des inquiétudes auxquelles il faut apporter des réponses sérieuses. Nous demandons donc un moratoire de 6 mois, temps nécessaire pour aller sérieusement à la rencontre des habitants en tenant compte de l’été qui approche.
Dans le même esprit, nous vous demandons également de faire une pause sur les projets en cours ailleurs dans la ville (ZAC du Gros Noyer, implantation du CTM, projet de médiathèque) : ce sont des projets conçus avant celui des Portes de Bondoufle. Or il faut maintenant prendre en compte les interdépendances de tous ses projets et mener une réflexion de cohérence d’ensemble. Construire ces équipements sans lien avec le futur quartier serait autant une erreur que de construire îlot par îlot un nouveau quartier sans penser son insertion dans la ville actuelle. Prenons le temps d’en parler !
Vous avez commencé votre dernier éditorial dans la Gazette bondoufloise par « gérer c’est prévoir ». Certes ! Mais écouter est un devoir. Si l’on veut un projet qui ne soit pas une succession de petits bricolages mais qui porte une ambition partagée pour la ville, la précipitation est une erreur grave, prenons le temps !
Les élus de Bondoufle Energies Nouvelles,
René ESLINE, Sabine NAGEL,
Guy BELLANGER, Sidonie TRASTOUR
